Sa Majesté El Hadj Gah II Ibrahim, chef supérieur de Bankim, a convié tous les fils et filles Tikars répartis dans les régions de l’Adamaoua, du Centre, et même du Nord-Ouest et de l’Ouest, à cesser tout conflit avec le peuple Bamoun et à resserrer leurs liens pour la préservation de leurs valeurs ancestrales. C’est à travers un communiqué rendu public le 10 août 2024.
La ville de Magba, située dans la région du Noun, est secouée par des affrontements violents entre les communautés Tikar et Bamoun. Le point de discorde : le festival du Ngouon, un événement culturel central pour les Bamoun, que les Tikar rejettent catégoriquement. Les Tikar, refusant toute identification en tant que Bamoun, s’opposent fermement à l’organisation du festival dans leur localité. En réponse, les Bamoun, qui revendiquent la région du Noun comme leur territoire, insistent sur le fait que tous les habitants doivent prêter allégeance à leur chef traditionnel.
Ces tensions culturelles ont malheureusement dégénéré en violences, causant la mort de trois personnes selon des sources locales. Le bilan pourrait encore s’aggraver, alors que la situation demeure extrêmement tendue. Face à ces regrettables incidents, le Chef supérieur de Bankim a tenu à rappeler à sa communauté les liens qu’ils entretiennent avec le peuple voisin. Ces liens, qui sont d’ordre historique, géographique et anthropologique, sont le socle même de leur cohabitation. Chose qui exige, selon lui, une entente et une harmonie parfaites entre les deux peuples. Il a par ailleurs demandé à chacun de faire preuve de tolérance et de tempérance, dans l’optique de préserver leurs valeurs ancestrales.
Pour mémoire, le 09 août dernier, le chef des Bamoun, le Sultan Nabil Mbombo Njoya, avait lui aussi appelé son peuple à baisser les armes, à faire la paix et à élever des prières pour le retour définitif de l’harmonie entre Tikars et Bamouns. Pour l’heure, les autorités traditionnelles travaillent à la recherche d’une solution exécutoire pour la paix définitive entre les deux peuples. Dans cette démarche, elles souhaitent avoir le soutien de l’État.